Château de Cadillac – Duc d’Epernon
Château de Cadillac – Duc d’Epernon
Situé sur la rive droite de la Garonne au sud de Bordeaux, à 16 kms de Castelviel, au cœur du vignoble bordelais de l’Entre-Deux-Mers, le Château de Cadillac est une architecture du début du XVIIème siècle.
Le château fut construit à la demande de Jean Louis de Nogaret de La Valette, mignon du Roi Henri III fait duc d’Epernon et haut personnage du royaume sous Henri IV et Louis XIII. Ce château fut le plus magnifique de ce riche et puissant duc.
A partir de 1598, le duc d’Epernon le fit reconstruire sur les plans de Pierrre Souffron , seigneur du Cros, architecte de la Maison de Navarre. Ce fut Gilles de La Touche qui y travailla après Souffron. Tous les contemporains, qui l’ont visité, sont unanimes à dire “qu’il équivalait le Louvre en somptuosité” (A.Gôlnitz).
Dans son “journal de voyage” en 1659, Jean le Laboureur en fait une description enthousiaste.
On peut très bien se le représenter, grâce au croquis qu’en à fait M. Jacques d’Welles : un édifice central flanqué de quatre pavillons, reliés entre eux par des ailes ( aujourd’hui supprimées) entourait une cour pavée. Les ailes étaient bordées de terrasses, dominant les douves; le sommet des murs était recouvert de lamelles de plomb, et des canaux de plomb recueillaient les eaux pluviales. La façade du sud-ouest est plus élevée, car les sous-sols, aveugles du côté de la cour, prennent jour au- dessus des douves que franchit un pont à cinq arches. Ce pont conduit dans le jardin, autrefois ” à la française”, assez petit, parce que limité par le ruisseau de l’Oeille. Au milieu du jardin, et au centre d’une parfaite composition, une fontaine jaillissante, ornée d’un Neptune d’airain, tout nu, crachant l’eau par tous les orifices.
On entre toujours dans le château par une porte en demi-cercle, surmontée de figurines allégoriques et d’un balcon de pierre. Au dessus de ce balcon, deux étages forment la tour centrale, appelée “La Moutarde”, au sommet de laquelle le duc avait son bureau. Ce pseudo-donjon était couvert d’un dôme au XVIIe siècle et s’élevait à 35 métres, au dessus du fond des douves. La porte franchie, on se trouve devant un immense escalier à vis qui s’élance du sous-sol jusqu’au sommet de la tour. Il conduit à 60 chambres, éclairées par de hautes fenêtres, plus somptueuses les unes que les autres. Les plafonds de bois sont peints de sujets mythologiques, oeuvre de Sébastien Bourdos. Les poutres sont relevées d’arabesques dorées. Partout le monogramme de Marguerite de Candale et du duc : M et L entrelacés, marquant le souvenir que le duc conservait à son épouse. Les carrelages étaient de marbres de couleurs variées ou recouverts de dessins géométriques en terre cuite verte, jaune et blanche.
Les murs étaient garnis de tapisseries de soie et d’or, tissées et brodées par les artisans de la manufacture, installée dans les souterrains du château, sous la direction de Claude de Lapierre. Enfin, il y a les magnifiques cheminées, sculptées par Richier de Langlois : on en comptait vingt, toutes en pierre de Saintonge, incrustées de pierres semi-précieuses, de plaques de marbre, et ornées de portraits. Dans la “chambre de la Reine” une plaque de marbre noir surmontait la cheminée, où, comme dans un miroir, se reflétait la Garonne. On peut admirer encore celle de la “chambre du Roi”, couronnée par une corniche et celle de la salle des gardes. Comme le testament du duc nous l’apprend, sa petite-fille, Anne -Christine, reçut tout l’ameublement de Cadillac : fauteuils recouverts de “velours tanné brun”, lits surmontés de dais en velours à fond d’argent, draps de lits de fils d’or ! Dans ce magnifique château d’Epernon aimait à séjourner, y menant une vie fastueuse de prince, recevant, en grand seigneur qu’il était, les rois et les reines, les grands de ce monde. Il y faisait figure de mécène, car pour embellir sa demeure, il fit travailler les meilleurs artistes de son temps, les architectes Pierre Souffron, Gilles de la Touche, le peintre Sébastien Bourdon, les sculpteurs Biard, Richier, Lefèvre-François, Langlois, Pageot et une foule d’artisants.
Malheureusement au cours des siècles suivants, le château subit de nombreuses dépréciations. Devenu bien national pendant la Révolution, le château fut démonté en partie ; d’abord à la Révolution puis pendant le temps où il servit de pénitencier. Aujourd’hui, il est à l’Etat . On cherche à lui redonner son ancien aspect, et il garde encore fière allure.
Prestige et élégance lui valurent pendant longtemps de rivaliser avec les domaines royaux avant qu’il ne devienne pendant 130 ans un hôpital psychiatrique encore appelé « maison de force » et une prison pour femmes…
Et pour ceux qui souhaitent aller plus loin dans la connaissance du Duc D’Epernon, voici un livre qui devrait les intéresser….
Le duc d’Epernon, 1554-1642:
L’ascension prodigieuse d’un cadet de Gascogne
Maria CHAINTRON (auteur)
L’histoire de la vie de ce Cadet de Gascogne est aussi passionnante q’un roman de cape et d’épée….
Votre avis nous intéresse….N’hésitez pas à laisser vos commentaires.
Aperçu de la table des Matières :
1er partie : Education et Formation de Jean-Louis de Nogaret de la valette, Duc d’Epernon (1554-1583)
2éme partie : Rôle du Duc d’Epernon (1583-1592)
3ème partie : le deuxième gouvernement de Provence (1592.1596)
4ème partie : D’Epernon se rapproche d’Henri IV (1596-1610)
5ème partie : D’Epernon vient en aide à Marie de Medicis (1610-1619)
6ème partie : D’epernon retrouve les faveurs royales (1620-1638)
7ème partie : La défaite et la mort (1638-1642)
Cadillac -La route des Bastides
La région de l’Entre Deux Mers compte dix bastides de Cadillac dont les couverts, la place et les remparts sont toujours présents en passant par Sauveterre de Guyenne.-